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Philippe-blog

19 octobre 2004

Mort

Qui, moi ?

 

Oui, toi

Là-bas

Avec

Ta peau

Ton histoire

Tes désirs

 

Tout ça,avec ?

 

Oui, et aussi

Tes peurs

Tes pantoufles

Tes souvenirs d'enfance

 

Dans le caddy ?

Avant de passer à la caisse ?

J'ai peut-être oublié quelque chose

Du dentifrice, du café, du pain,

Des chips

 

Fais pas chier

Avance,

Prends la sortie

Clients sans achats

 

Va au parking

 

On t'attend

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19 octobre 2004

Prison

Jusqu'aux bords ourlés de mes lèvres mes oreilles ma verge mon cul

Des orteils

                               A  la

                                               Pointe des cheveux

De mes mains

                               Au bout de mes

                                                               Bras

                                                                              Écartés

Au fond de ma gorge

Mon squelette

Mes artères

Mes veines

Dans mon corps

Ma tête

Mon foie mon coeur

Sous mon nombril

Mes seins

Mes yeux

Ma peau

Closenferméprisonnierinternédétenuséquestréclosenferméprisonnierinternédétenu clos enfer mépris son nier inter né dé tenus équestre closenfermé prisonnier interné détenuséquestré à vie détenuclos enfer prison niais mais prisonnier interné né interné né prisonnier closné c'est qu'est-ce très clos très fermé très né très tenu très enfer prison mon corps nié, tenu, pris, enfernéintermédéquenupritonnier clos close ma peau clos mon corps jusqu'aux bords juste au corps en fer mi-clos enfer microenfer mais internétenuséquestré enclosfermé mon corps jusqu'au fond du bout jusqu'au bout enfermé détenu jusqu'au bout

10 octobre 2004

Citations de Yasmina Resa

"Explique-moi le voyage. Mon enfant. Je comprends le désir de mouvement. La bougeotte, je comprends. Je comprends la curiosité, le désir d'être autre, particulièrement celui-là. Avant d'être le vieux que tu vois, j'allais chercher ça chez les femmes. J'étais autre deux, trois jours. Sans intérêt. Es-tu un autre dans tes périples? Dis-moi, renseigne-moi, que se passe-t-il loin? Loin de quoi déjà?"   Une désolation p. 19

"Tu baises un peu dans tes voyages? Tu baises au moins?                                                                                         Explique-moi le voyage, mon enfant. Ya-t-il une vie hors de soi? Y a-t-il un réel hors de soi? La seule femme qui m'ait véritablement obsédé, était une garce qui ne m'arrivait pas à la cheville. Je me serais déchiqueté pour elle et en un sens j'y ai vraiment laissé ma peau. Ce fut mon unique expérience existentielle. L'objet, elle, ne valait rien et persistait à ne rien valoir, mais entre ses oui et ses non je passais du conquistador à la loque, qu'elle dise oui ou qu'elle dise non, je défiais l'univers ou je m'effondrais.                                                                                                                                                                                     La vie, c'est ce que nous voulons impatiemment. Le réel, la matière qui doit flancher. Voilà ma théorie. Le reste, des arguties de gonzesse."  Une désolation p. 25 

9 octobre 2004

Sit com

Je rêve que je l'ai oubliée

            son nom, son prénom, son adresse, son numéro de téléphone, sa voix, ses paroles

            soufflées  dans le cou, ses lettres alarmées, ses silences obstinés

Je rêve que je l'ai oubliée

            ses yeux noirs de mangouste, ses cheveux dressés, sa bouche, son visage, ses seins,

            sa touffe broussailleuse, trempée, son corps dans mes bras, au bord de mon sexe

Je rêve que je l'ai oubliée

           ses vêtements élégants, ses slips malmenés, son parfum, ses bijoux

Je rêve que je l'ai oubliée

            ses reproches, ses colères, larmes ou sourires, ses coups de barre, ses orgasmes

            haletants, ses vertiges

Je rêve que je l'ai oubliée                                                                                                                           

            et toutes les villes où nous avons fait l'amour, qui palpitent cruellement

            dans la mémoire, qui me suffoquent, si loin, si proches

Je rêve que je l'ai oubliée

            que mon coeur ne bat plus quand je la reconnais dans la foule

Je rêve que je l'ai oubliée

            elle et ses amis, sa famille, ses collègues, ses amants, son mari, tous les hommes

            qui l'ont touchée

Je rêve que je l'ai oubliée

            sa chambre verte, les nuages glissant sur la fenêtre, son lit un peu dur, les deux oreillers,

            la nuit ouatée

Je rêve que je l'ai oubliée

            à côté de moi, dans la voiture, Bruxelles et ses lumières tout autour; dans l'avion bondé,

            au décollage,

            sous la pluie, en plein soleil

Je rêve que je l'ai oubliée

            au restaurant, au théâtre, dans l'ombre sonore des cinémas, devant les tableaux colorés

            des expositions

Je rêve que je l'ai oubliée

            que je ne sais plus combien je l'aime, taupe frénétique, et qu'elle ne me désire plus

Je rêve que je l'ai oubliée

            et que je me sentais, en lui faisant l'amour, plus jeune, moins vulnérable, bien loin

           devant le Temps, à la vitesse de la lumière, longue chevelure tourmentée derrière moi

Je rêve que je l'ai oubliée

            au point de ne plus m'efforcer de l'oublier

Je rêve que je l'ai oubliée

            qu'il ne reste plus qu'un manque transparent

            quelque chose, là,

            quelque part

             où?

9 octobre 2004

Blanc

      Blanc.

      D'abord.

      Carré, écran. Ensuite.

      Blanc de blanc.

      Chevalier, couture d'écume, plein les yeux, en leur centre l'île frangipane de l'iris, cerné par         

      le blanc large, à angle droit.

       Yaourt immobile sous l'hostie d'aluminium, drap tendu, flash interdit.

      Ciel torride, taie immonde, lavabo sous la lumière crue.

      Colonne dorique, joie géométrique, écume des vagues, mousse à raser, mémoire pure éclaboussée, drapeau agité dans la fumée des canons, mouchoir devant la bouche, pieds qui raclent dans le silence, à droite de l'écran du désir, un blanc

       soudain.

      Porcelaine, chair, suaire, cercles de chaux sur la pelouse, toile vierge exposée à la couleur, giclée de sperme à travers la cuisse.

       Blanc de blanc. 

      Volutes de fumée, traces de poussière, craie sur les doigts, triangle de culotte furtif, blouse impeccable.

      Cheveux, solitude, cellule,

                                          aube tranquille levée derrière les arbres,

                                                                                     intérieur du losange dessiné au fusain,

                                                                                                                              papier immaculé,                                           néon cylindrique,

                                                      face de mort,

                                                                             banquise à la dérive,

                                                                                                                     marge libre,

 plus rien :

     

      Farine, Pierrot, Auguste, petits cailloux dans la forêt.

      La mariée sourit sous le porche de l'église, sur la photo aussi, aux bords dentelés.

      Défenses dressées vers les bambous, plantées dans la glace.

      Elle ne répond pas.

      Blafarde, souffrance musclée.   

      Faisceau intermittent, au loin, cisaillant l'obscurité, neige qui tombe enfin, sans bruit, le cygne pousse l'eau de ses pattes noires, sous la chasuble les godillots, le faux petit blanc du zinc, les cases en diagonales, fou.

      Chèque barré, sans nom, à ta guise, mon âme.

       En blanc.

      Carrément.

« …v étant un bruit blanc gaussien. Le symbole E représente l'espérance mathématique mais il ne prend de sens que lorsque l'on a précisé comment u et donc x dépendent des variables aléatoires introduites initialement dans le modèle. Cela revient à préciser la classe des stratégies (ou commandes en boucle fermée) sur laquelle l'optimisation est conduite. Ces stratégies seront toujours causales, c'est-à-dire ne dépendant que des observations passées. On distingue le cas de l'observation parfaite (on observe xt exactement) et celui de l'observation imparfaite, voire incomplète:… »

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9 octobre 2004

Vésuve

Lave  coulée sur les flancs,                                    

Peau torride, sauvage

Peau neuve contre peau,

Dessous,

Usée

Jusqu'à l'ourlet crémeux de la mer

 

Eclaboussure solide,

Contorsions torréfiées,

Étouffant du

Quadrillage soumis de

La pâle moire

 

Volutes grasses,

Tétanisées,

Vomies derrière

La jungle de nuages,

Là-haut,

Hémorragie sidérale

 

Renvoi continental,

Gros de futur,

Déjà parasité de touffes d'herbe

Secouées.

 

Remous charbonneux,

Pesamment collé,

Imminent

 

Bouchon d'ironie,

Cinquième strophe

De mots englués dans la gorge

Écorchée

D'avoir craché les giclées de cirage,

De soufre

  

Hoquets chtoniens,

Vers le ciel

Abasourdi,

Des contractions des abysses mettant bas 

                                                               l'incendie 

                                                                            tentaculaire

                                                                                           grumeleux

                                                                                                          vierge

                                                                                                       

                                                                                                            

8 octobre 2004

Affiche de l'expo de Jean-Philippe

Bouche ouverte

Sur l'air

Les regards

                  A                                 perte                                  de                                                       vue

 

Dents serrées en     dé s     o  r            d        r      e

   Cernées par l'ourlet  rouge des

Lèvres

 

Pluie

Verticale      espacée

De perles         nunuches     guimauve

Barreaux aériens d'un harem de fantaisie

Pour elle toute seule

Née de   l'écume  des poils

Blanche        aux veines      bleues

 

Et  sous

Son

Casque    d'azur

Elle sèche ses bouclesserrées   

 

Indocile de luxe

 

                            Mains à se toucher

 

A l'instant

                      Soit de

S'escamoter

                     Soit de

                                      S'exposer 

                                                                       Sauvage

8 octobre 2004

Eau douce

Eau douce

Des masses surgissent

S'évanouissent

Sans sillage

Sabrant de leurs ailerons noirs

L'étendue de mercure

Du présent sauvage

 

Sauf quand elles respirent

Détonations

Sourdes

Crachées

Vers les nuages

 

Eau douce

Platitude des lacs immobiles

Au long des rives l'ombre

Des arbres

Des forêts

 

Eau douce veinée d'écume

Rapides neigeux

Hostiles

Des fleuves et rivières

Par milliers

Se bousculant  vers la mer

Sans cesse

 

Silence

Du fjord entrouvert

Des pelouses rases

De l'oiseau qui tournoie au loin

Du courant accélérant avant la catracte

Des bleuets sous les feuilles

 

Eaux douces

Epaisses

Traversées de poissons sans voix

Ciel gris

Sans ride

Sans épaisseur

Doux comme de l'eau

                                                                  

                                                                                            Canada 2003

8 octobre 2004

Mon Logo

Icare en plein vol...
8 octobre 2004

Fusain

                                              

                                                          Quelque chose

                                                          Qui bouge

                                                          Bistre

                                                          Là-bas

 

                                                         Ombre 

                                                         D'apparition

                                                         De disparition

                                                         Sillage

 

                                                         Presque rien

                                                         D'espoir

                                                         De regret

                                                         Au loin

 

                                                        Courbure des lignes

                                                        Autour

                                                        Désert

                                                        Des surfaces

                                                                                                                               Noël 2003

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